top of page

Les enjeux de l'alphabétisation à Bruxelles

La journée internationale de l’alphabétisation a eu lieu ce dimanche 8 septembre. Cette année, l’asbl Lire et Ecrire a décidé de lancer une campagne visant à dénoncer l’exclusion de plus en plus forte que vivent les personnes en difficulté avec l’écrit, principalement dans la sphère de l’emploi.

Une rencontre avait été organisée au sein du Parlement bruxellois, le 23 mai dernier, avec cette asbl. Il est ressorti des débats qui s’y sont déroulés que des difficultés se présentent auprès des demandeurs d’emplois analphabètes, notamment en terme d’activation de ces personnes et des exigences au niveau des offres d’emploi.

En 2010, les apprenants concernés par les mesures d’activation représentaient 33% du public des associations bruxelloises d’alphabétisation, ce qui représente 2.740 apprenants.

Une disposition de l’ONEM du 5 juin 2008 exigerait que l’apprenant doive suivre un minimum de 20 heures de cours par semaine pour pouvoir obtenir la dispense de recherche d’emploi. Or, à Lire et Ecrire Bruxelles, les programmes de formation varient généralement entre 4 et 12 heures par semaine. La plupart des associations d’alpha offrent moins de 20 heures par semaine. Seules la Promotion sociale et neuf associations peuvent satisfaire à l’exigence des 20 heures par semaine ; mais ces dernières représentent 12% de l’offre de formation en alphabétisation. Selon les résultats de l’enquête statistique de Lire et Ecrire portant sur l’année 2009-2010, 58% des apprenants bruxellois ont suivi une formation de maximum 8 heures par semaine, 30% de 13 à 17 heures et seulement 12% de 18 heures et plus.

Il semble que dans le contexte d’activation de ces apprenants, les associations d’alpha tentent de trouver des solutions au cas par cas. Il faut cependant veiller à ne pas mettre en péril leur projet pédagogique. Par ailleurs, elles sont souvent en difficulté pour trouver des solutions spécifiques pour chacun des apprenants.

On sait que les associations d’alphabétisation sont débordées et ont des listes d’attente de 7 à 8 mois. Avec la pression exercée par l’ONEM dans le cadre de l’activation, les apprenants s’inscrivent dans plusieurs associations d’alphabétisation afin d’être certains de pouvoir trouver une place. Ce qui déstabilise l’organisation du secteur.

Cette situation démontre une nouvelle fois l’inadéquation des mesures d’activation menée par l’ONEM vers les publics les plus fragilisés tout en faisant porter par des secteurs de formation ou d’insertion des politiques qui mettent à mal leurs missions premières.

J’ai interpellé la Ministre FREMAULT à ce sujet dans le courant du mois de juin. Cette dernière s’est dite interpellée par les chiffres et comptait suivre cette question de près.

Il faut permettre aux services d’alphabétisation de développer leurs projets pédagogiques pour assurer des formations qui soient de qualité et adaptées. L’ONEM ne doit plus exiger des demandeurs d’emploi apprenants un nombre d’heures de formation qui ne peuvent pas être proposées (pour différentes raisons) par les services d’alpha. Par ces exigences, l’ONEM place les demandeurs d’emploi dans des situations inextricables et injustes.

Enfin, face aux exigences de qualification à l’embauche qui augmentent de plus en plus, sans lien véritable avec le travail demandé, il faut pouvoir inciter et soutenir les employeurs pour qu’ils proposent dans le cadre de l’emploi davantage de formations.U

bottom of page