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Garantie jeune

L’analyse des budgets 2014 de la Région (en matière d’emploi) et de la Cocof (en matière de formation professionnelle) nous montre clairement qu’un accent particulier sera mis sur le nouveau dispositif de « Garantie jeunes ». Pour rappel, ce nouveau dispositif prévoit un engagement de la part d’Actiris de proposer à tout jeune un emploi, une formation ou un stage dans les six mois suivant son inscription comme demandeur d’emploi.


Nous sommes bien entendu plus que favorable au soutien et à l’accompagnement des demandeurs d’emploi, et plus spécifiquement, des jeunes, et ce d’autant plus que ce nouveau dispositif ne fait plus porter le poids et la responsabilité du chômage sur les seules épaules du demandeur d’emploi !


Cependant, il faut rester vigilant quant aux effets d’aubaine et aux possibles effets collatéraux de la concentration de nos politiques d’emploi et de formation sur les jeunes.

Le nombre de demandeurs d’emploi des autres catégories d’âge reste en effet important et est en constante augmentation. Les jeunes en dessous de 25 ans ne représentent que 13,6% des demandeurs d’emploi - 29,6% si on l’étend aux moins de 29 ans. Les demandeurs d’emploi de plus de 30 ans représentent donc plus de 70% des demandeurs d’emploi bruxellois !


Par ailleurs, nous nous inquiétons des conséquences pour le jeune qui refuserait l’emploi, la formation ou le stage qui lui sera proposé dans le cadre de la Garantie jeunes. Cette information sera-t-elle ajoutée aux données transmises à l’Onem par Actiris avec les conséquences que nous connaissons ? L’expérience nous a montré que l’obligation de résultats contraint parfois les services d’accompagnement à proposer des emplois ou des formations qui ne correspondent pas du tout au profil ou tout simplement aux aspirations du demandeurs d’emploi. Ce dernier se retrouve alors coincé entre accepter un emploi ou une formation qui ne lui convient pas ou risquer de perdre ses droits. Ces situations sont malheureusement trop nombreuses et j’en appelle dès lors à une réelle vigilance par rapport aux travers et aux effets inverses qu’une mesure comme la Garantie jeunes pourrait amener !


Enfin, nous avons toujours plaidé pour la nécessité d’axer d’avantage nos politiques d’emplois sur la création d’emplois pour les bruxellois. La Garantie jeunes se concentre aujourd’hui principalement sur l’offre de formations (vu les moyens importants apportés à la formation professionnelle) et sur l’offre de stages en transition. Or le problème de manque d’offres d’emploi pour les bruxellois reste très important. Selon le rapport annuel 2011 d’Actiris, notre Région compte 106.505 chômeurs pour 27.000 offres d’emploi, dont seulement 2.747 correspondent au profil des 70.743 demandeurs d’emploi peu qualifiés.

La mesure de Garantie jeunes, bien que positive, ne doit donc pas nous faire oublier que la priorité est dans le développement d’une économie aux services des Bruxellois, une économie pourvoyeuse d’emplois de qualité non-délocalisables.

Deux autres priorités doivent également être au cœur des politiques visant à favoriser l’emploi des bruxellois. Il s’agit de la lutte contre les discriminations à l’embauche d’une part, et l’amélioration de la reconnaissance des diplômes et des compétences des demandeurs d’emploi d’autre part. J’y resterai particulièrement attentive !



Lien vers les débats en commission affaires économiques (à partir de la page 8)

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