Notre démocratie représentative est aujourd'hui dans une impasse. Sa légitimité vacille : de moins en moins de gens vont voter, les électeurs font des choix capricieux, le nombre d'adhérents des partis politiques est en baisse. En outre, l'efficacité de la démocratie est violemment mise à mal : toute action énergique de l'exécutif devient problématique, les hommes politiques adaptent de plus en plus leurs stratégies en fonction des échéances électorales.

Cet état de fait, David Van Reybrouck l'appelle « le syndrome de fatigue démocratique » et il s'interroge sur les moyens concrets d'y remédier. Suivant les travaux récents de politologues renommés, il préconise de remettre à l'honneur un grand principe de démocratie qui a connu son apogée dans l'Athènes classique : celui du tirage au sort.

Pour les grecs de l’Antiquité, la démocratie signifiait se ressembler en public et débattre des lois convenues par une assemblée de quelques centaines de citoyens tirés au sort. Pour les Vikings islandais, la démocratie signifiait se rencontrer tous les étés dans un champ pour discuter jusqu’à ce qu’un consensus soit atteint. Nos démocraties représentatives contemporaines sont très différentes. Les parlements modernes sont fermés et gardés, et il semble que seules quelques personnes – avec le bon costume, l’accent, la richesse, et les connections – y sont les bienvenues. Diagnostiquant ce qui ne va pas avec les gouvernements représentatifs et chercher à retrouver une part de l’ouverture perdue des anciennes démocraties, Open Democracy présente un nouveau paradigme de démocratie dans laquelle le pouvoir est véritablement accessible aux citoyens ordinaires.

On le sait, le virus Covid-19 est sournois : il tape là où cela fait mal. Ce constat de la médecine sur notre corps physique vaut pour nos corps constitués.

La gestion de la Covid-19 menée depuis mars 2020 appuie sur les fragilités de notre système institutionnel. Elle place sous les projecteurs les angles morts de notre démocratie. Quel rôle pour les parlements et les citoyennes dans la décision politique ? Comment comprendre le tournant répressif qu'a connu cette gestion de crise à l'hiver 2020-2021 ? Le fédéralisme belge a-t-il été un atout ou un handicap dans la gestion de la pandémie ? Quelle place a été laissée aux jeunes ? Et à l'égalité entre hommes et femmes ? Dans un climat de crises à répétition (sanitaire, écologique, sociale...), l'objectif de cet ouvrage est de tirer les leçons du passé pour l'avenir.

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Le tirage au sort permet aux citoyens de prendre part à la prise de décision au sein du gouvernement. Cela peut sembler nouveau, mais c'est ainsi que fonctionnait la démocratie athénienne originelle. En fait, ce qui est nouveau, c'est notre conviction que les systèmes électoraux sont démocratiques. Pour les penseurs, d'Aristote à la Renaissance, il était évident que les élections aboutissaient toujours à la domination d'élites.

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Dans cette distillation de la réflexion de toute une vie sur l'histoire et les principes de la démocratie, Maurice Pope présente un nouveau modèle de gouvernance qui remplace les politiciens élus par des assemblées tirées au sort. Selon lui, la réintroduction du tirage au sort permet de sortir de l'impasse, de l'apathie, de l'aliénation et de la polarisation en redonnant la parole aux citoyens.