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Le budget de la cocom : le dernier avant une transformation fondamentale de l'institution

Ce budget 2014 de la Cocom est historique : c'est en effet la dernière fois qu'il se présente sous cette forme. Dès l'an prochain, nous hériterons de nouvelles compétences et de nouveaux moyens. Pour Ecolo, ce véritable tournant doit être l'opportunité de repenser les politiques sociales et de santé de manière globale ; j'y reviendrai plus tard.


En attendant cette échéance, nous sommes face à un budget qui a été façonné selon la même logique que ces dernières années ; ses dotations trop étriquées ne lui permettant pas de pouvoir développer les projets qui sont pourtant prêts à se déployer, la Cocom doit se contenter de se concentrer sur les urgences et de restreindre ses élans parfois trop ambitieux.


Faut-il rappeler ces chiffres mille fois répétés dans cette assemblée ? Un taux de chômage de 20 %, plus de 37.000 Bruxellois qui bénéficient d'un revenu d'intégration sociale ou d'un équivalent, plus de 45.000 personnes endettées, un tiers de la population qui vit sous le seuil de pauvreté, un enfant sur quatre vivant dans un ménage où il n’y a pas de revenus du travail. Comment s'étonner dans ces conditions qu'un quart des Bruxellois doit repousser des soins de santé ?


Face à ces situations insupportables qui sont régulièrement à l’ordre du jour des débats de cette assemblée, il n’est pas surprenant que les bancs parlementaires soient si peu fournis : difficile en effet d'affronter la dure réalité !


Certes, ces chiffres sont connus depuis longtemps. Mais ils ne vont que crescendo et montrent l’ampleur des défis. Il serait toutefois erroné de pointer la Cocom comme responsable de cette situation. Ses compétences sont en effet essentiellement curatives, et elle ne vient que réparer les dégâts provoqués par d'autres. Et ce, avec ses moyens limités, des moyens dont on peut même dire qu’ils ne sont pas à la hauteur des défis. Or, l'adage est bien connu : il vaut mieux prévenir que guérir. C'est donc bien par les politiques régionales et surtout fédérales qu’il est possible de lutter durablement contre la pauvreté, et non via la Cocom.


Or, que constate-t-on ces derniers temps ? Depuis deux ans, l’État fédéral ne fait qu'adopter des mesures qui font peser très lourdement la crise sur les citoyens, en organisant l’exclusion d’une grande partie de ceux-ci, les plus fragiles, les plus précarisés, les plus isolés. Les mesures telles que les exclusions des demandeurs d'emploi, la dégressivité des allocations de chômage, l’allongement du stage d’insertion vont provoquer une précarisation d’une part importante de la population.


Dans ce contexte, ne soyons dès lors pas étonnés de voir les problèmes de surendettement augmenter et prendre une place importante dans les médias. Ne soyons pas plus étonnés de voir une augmentation des souffrances psychiques.


Malgré les services en place, l’accès aux soins de santé mentale reste problématique, notamment pour des raisons d’inégalités sociales et financières qui poussent à un report de consultation, deux fois plus à Bruxelles (17%) qu’en Belgique (8,7%). De manière plus large, la question de l’accès à la santé est problématique pour une partie de la population bruxelloise. On ne peut dès lors que se réjouir du nouveau financement que les ministres de la Santé ont décidé d'accorder à Médecins du Monde pour les sans-abris.

Mais là encore, ce n'est qu'un emplâtre sur une jambe de bois : si le fédéral n'avait pas gravement mis à mal l'accès à l'aide médicale urgente, la Cocom ne devrait pas grever ses maigres moyens pour une telle initiative.


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