top of page

Le contrôle des chômeurs handicapés

J’ai interpellé aujourd’hui la Ministre Céline Frémault quant à l’accompagnement et le contrôle des personnes handicapées. En effet, depuis la fin de l’année passée l’ONEM contrôle les chômeurs présentant un taux d’incapacité de travail permanent ou temporaire d’au moins 33%.


Cette décision est problématique à plusieurs égards :

- cette nouvelle disposition semble avoir été prise sans aucune concertation avec les régions et leurs opérateurs d’emploi pourtant en charge de l’accompagnement des demandeurs d’emploi ;

- cette disposition s’attaque à des personnes déjà fragilisées, dans un contexte de marché de l’emploi peu favorable, et ne propose aucune solution constructive. Malgré les aides prévues pour les employeurs en vue d’adapter les conditions de travail au handicap du travailleur, peu d’entre eux proposent une offre d’emploi à des personnes porteuses d’un handicap.


Au-delà de toute stigmatisation de publics, il est pourtant possible de développer une approche positive par rapport à des demandeurs d’emploi fragilisés à condition de développer des mesures adéquates pour ces publics. Il s’agit notamment de prévoir un accompagnement spécifique pour ces derniers, de les dispenser de sanctions de façon permanente et surtout de leur offrir un cadre socioprofessionnel émancipateur et valorisant que ce soit au travers d’un travail « classique » ou au travers d’une activité sociale à valeur ajoutée pour notre société.


Le Centre pour l’égalité des chances avait d’ailleurs aussi réagi auprès d’Actiris concernant cette problématique. Le Centre y demande des éclaircissements tant sur la réglementation fédérale que sur les moyens mis en place dans le traitement des demandeurs d’emploi en situation de handicap. Il ne faut pas oublier que les allocations de chômage sont dégressives. Cette décision de l’ONEM risque donc d’amener une partie des personnes handicapées vers les CPAS. Actuellement, il y a 6.150 personnes souffrant d’au moins 33 % d’inaptitude au travail qui bénéficient d’une allocation d’insertion.


Le problème est que les structures de soutien aux personnes handicapées en arrivent à devoir concentrer leurs efforts uniquement sur l’accompagnement à la recherche d’emplois. Encore une dérive qui désorganise les secteurs concernés et qui dans l’avenir coûtera chère aux CPAS.


A ce sujet :

bottom of page