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Pour une politique migratoire solidaire !


Débats au Parlement Francophone Bruxellois sur une proposition de résolution soutenant la délivrance facilitée de visas humanitaires, la non-criminalisation de la solidarité citoyenne et une politique migratoire solidaire, durable et démocratique.

Comme pour la première proposition de résolution, en adoptant cette résolution nous posons un acte symbolique. Et je tiens à remercier la majorité d’avoir ouvert ce texte à signature car pour Ecolo cette problématique est importante et les enjeux qu’elle implique sont au coeur du projet de l’écologie politique. C’est l’occasion pour moi de rappeler les positions que nous avons prises ces dernières années.


Aujourd’hui, nous sommes de plus en plus nombreux à nous engager et à nous mobiliser pour accueillir les migrants dans des élans de générosité qui prouvent que l’humanité et la solidarité peuvent primer sur la peur et les préjugés. Et il est honteux de vouloir criminaliser cette solidarité comme on a pu le voir avec le projet de loi sur les visites domiciliaires. Si l’initiative citoyenne est à applaudir, elle ne suffit pas et doit être relayée politiquement. C’est avant tout le rôle des autorités que de répondre structurellement et efficacement aux besoins et aux attentes légitimes d’individus en danger.


Il faut se rendre compte que la fermeture des frontières est non seulement injuste, inhumaine et contraire au respect des droits humains mais aussi totalement inefficace au regard des objectifs qu’elle se donne. Elle ne parvient ni à réguler les flux migratoires ni à les diminuer. Elle renforce par contre l’immigration clandestine qu’elle dit combattre, elle enrichit les passeurs et accroît l’emprise des réseaux de traite d’êtres humains. Pire que tout, elle fait de la Méditérrannée un immense cimetière sans sépultures.


Notre vision en matière d’asile et migration s’inscrit dans le projet d’une société ouverte,

interculturelle, solidaire et respectueuse des droits humains. Elle s’oppose à l’idée d’un monde fragmenté, replié anxieusement sur les frontières nationales dont la vocation protectrice est illusoire. Car il faut le rappeler, depuis toujours, des centaines de millions de personnes ont quitté leur pays pour se donner les chances d’une vie meilleure. Des centaines de milliers d’immigrés ont contribué à la prospérité de notre pays. Ils ont enrichi notre culture et façonné le visage multiculturel de la Belgique et de Bruxelles. Ce pluralisme culturel fait l’identité de notre Région. Il est une richesse et surtout une opportunité. Il est surtout une réalité qui représente des défis que nous devons regarder ensemble. La diversité contribue à la résilience des société, elle est moteur de créativité et d’innovation.


Il est dès lors fondamental de changer de cap vers plus d’ouverture et de travailler sur la pédagogie pour démonter les intox, les préjugés, dissiper les peurs et créer les conditions d’accueil. Il faut décriminaliser les migrants. Nous souhaitons la fin des centres fermés et que la délivrance des visas ne doit être, à terme, conditionnée qu’à la vérification de la non dangerosité pour l’ordre public et la sécurité nationale du demandeur. Il faut assurer à toute personne résidant légalement en Belgique le droit de travailler sans avoir besoin d’un permis de travail. Nous avons aussi un rôle à jouer par rapport à la reconnaissance d’équivalence de diplômes, l’apprentissage des langues, l’organisation de cours pour les primo-arrivants ….


Au niveau de l’Europe, il faut en finir avec l’Europe forteresse qui s’enfonce dans le tout sécuritaire, obnubilée par le contrôle de ses frontières extérieures et reniant les promesses de la construction européenne. Il faut donner priorité à l’octroi de visas humanitaires et la mise en place de voies d’accès sûres et légales permettant aux migrants de rejoindre l’Europe en toute sécurité et y voir leur dossier examiné, sans risquer leur vie dans un voyage périlleux qui les met à la merci des passeurs. A moyen terme, il faut réformer en profondeur le système Dublin.


Notons qu'il y a plusieurs migrations dont la migration climatique. Selon un rapport de la Banque Mondiale de mars 2018 portant sur l'Asie du Sud, l'Amérique latine et l'Afrique subsaharienne, soit 55% de la population des pays en voie de développement, des projections estiment à 140 millions le nombre de personnes qui risquent de migrer d'ici 2050 pour des causes environnementales. Pourquoi? En raison d'une baisse de productivité agricole, d'un manque d'eau mais aussi en raison d'une augmentation du niveau des eaux. Actuellement il s'agit surtout des migrations internes mais le rapport parle aussi de "débordements importants". Il est donc urgent d'élargir la définition de réfugiés pour inclure les réfugiés climatiques.


Je voulais pouvoir rappeler aujourd’hui ces positions d’Ecolo, profiter de cet acte symbolique que nous posons aujourd’hui pour en faire un acte de résistance. Résistance à ce mouvement que nous vivons de repli sur soi, de recul des droits fondamentaux, de peurs créées par des partis.


Je voudrais profiter de l’actualité pour passer au-delà d’un acte symbolique en intégrant une nouvelle demande dans la proposition de résolution concernant le Pacte de l’ONU sur les migrations. Profitons de l’adoption de cette résolution pour influer sur cette décision pour que la Belgique puisse signer dans les prochaines semaines ce pacte, un amendement est déposé dans ce sens. Je déplore que le recul du gouvernement fédéral sous la pression de la NVA. La Belgique risque de rejoindre d'autres pays qui ont des dirigeants peu reluisants tels que Viktor Orban et Donald Trump. On serait dans le camps de ceux qui sont contre l'Europe et la solidarité européenne. Ce serait une vraie honte pour tous les belges.










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