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27/10/21 - mon discours à l'occasion de la fête de la Communauté française


Madame la Ministre-Présidente,

Madame l’Administratrice Générale,

Cher·e·s membres du Collectif21,

Mesdames et Messieurs,


Tout d’abord, je tenais à remercier chaleureusement l’administration de la COCOF et son administratrice générale, Madame Lambrechts, ainsi que le Collectif21 pour votre invitation et votre accueil, avec l’espoir que cette fête signe le début d’une reprise d’une année presque normale.


Je suis très heureuse d’être parmi vous aujourd’hui à l’occasion de la fête de la Communauté française mais aussi pour célébrer le centenaire de la loi sur les ASBL. Notre Région et la COCOF ont la chance d’avoir un tissu associatif riche qui joue un rôle essentiel auprès de la population, au niveau de la concertation avec les autorités ainsi que dans les prises de décisions publiques, dans un contexte parfois difficile.


Nous l’avons vu avec la crise sanitaire, les associations n’ont eu de cesse de se réinventer pour parer à l’urgence et continuer leurs actions et ce grâce à votre proximité avec le terrain, à la capacité qui est la vôtre d’entendre et de saisir les nouveaux enjeux sociaux, à votre capacité d’innovation et d’adaptation et également à votre force mobilisatrice, pour permettre aux plus vulnérables d’exercer effectivement leurs droits.


J’ai l’intime conviction, et partagée avec le Collectif21, que le fait associatif est une composante incontournable de la démocratie. Tocqueville préconisait ainsi le renforcement de la société civile à travers les associations pour lutter contre le « despotisme doux » de l’État par lequel les citoyen·ne·s, dépossédé·e·s de leur pouvoir d’agir, se trouvent sous la tutelle du gouvernement comme instance exclusive d’encadrement de la vie sociale. Si la liberté de s’associer est un droit garanti dans notre constitution et représente un contrepoids nécessaire pour dépasser les intérêts individualistes, j’entends aussi les craintes du milieu associatif, depuis l’entrée en vigueur du Code des sociétés et des associations, dans ce qu’il pourrait engendrer en termes de mise en concurrence, de complexification administrative et de disparition progressive des frontières entre “entreprise” et “association”.


Depuis le Parlement francophone bruxellois, nous serons très attentif·ve·s à cette évolution et ses conséquences. Je profite de l’occasion pour réitérer notre volonté avec le Parlement d’être une assemblée ouverte à la société civile, plus ou moins organisée, toujours prête à vous accueillir et vous entendre sur vos expertises respectives mais aussi sur les problématiques nouvelles auxquelles vous devez faire face.


La population se retrouve de plus en plus clivée et la crise sanitaire que nous traversons accroît encore plus cette réalité. Dans l’article “La spirale de la désaffiliation” de Renaud Maes, il relate et analyse ceci :

« si je meurs, ce n’est pas grave, au fait ça me soulagerait. Et je suis sûr que ça soulagerait tout le monde. » Cette phrase est revenue, sous des modalités différentes, dans le discours de douze témoins sur vingt-cinq. Cette impression que sa propre vie n’a pas de valeur et que sa propre disparition serait souhaitée par le reste de la société est évidemment un symptôme d’une désaffiliation sociale extrêmement aboutie.


La désaffiliation qui marque au fer rouge notre société n’est que le résultat de carences étatiques qui se sont creusées au fil du temps et de violences institutionnelles et sociétales que vivent les plus pauvres et les plus vulnérables : non accès aux droits, exclusion des droits, conditionnalisation des droits. Il faut repenser nos politiques avec une approche de justice sociale et davantage égalitaire. Mais aussi plus démocratique : renouer le dialogue avec la population, surtout les sans-voix, co-construire avec elle, comme nous le tentons au parlement avec les commissions délibératives... Dans ce travail que les pouvoirs publics doivent développer, le secteur associatif est un véritable partenaire. Ce n’est que collectivement que nous sortirons des ornières dans lesquelles nous sommes coincés et que nous répondrons ambitieusement aux enjeux qui nous attendent.


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